C'est en Islande que j'ai trouvé la magie d'une autre matière transparente et ô combien riche de formes spontanées et étonnantes. Glaces aux divers degrés de translucidité, de la transparence blanche aux bleus les plus intenses. Formes toujours justes dans leurs rythmes naturels, figées dans le vent ou fondues par des eaux moins froides. Formes sublimes qui nous dépassent, comme nous dépassent ces forces qui animent l’air et l’eau.


J’ai trouvé également dans le paysage et sous mes pas, l'illustration concrète du livre de Daniel de Montmollin sur les émaux de grès, que j'avais emporté dans mon sac.

Coulées de roches volcaniques; feldspaths et rhyolites et aussi basaltes massifs ou craquelés, concrétions de soufre, couleurs de l'oxyde de fer et de manganèse, argiles, toutes les matières de la céramique sont là. Le feu n'est d'ailleurs pas loin non plus.
Dualité, antagonismes fructueux, synergie des éléments, le feu y a fait bouillir la pierre en roches volcaniques poreuses et légères comme des nuages, denses et agitées de convulsions, peuplées de pépites d’oxydes colorés par le fer, le cuivre ou le manganèse comme un émail.
Aux embouchures du sud, ces pierre seront réduites en sable, puis en poudre impalpable, pour recevoir sur leur velours noir, les éclats limpides et lumineux des glaciers.


Comment penser des formes plus sublimes que ces produits de la force du vent et de l’eau ?