La Nature Morte a sa place aujourd’hui dans le champ des Arts Plastiques. Elle questionne notre rapport à l’objet naturel, manufacturé ou technologique. C’est aussi le lieu d’expérimentations plastiques. Pour ce faire, et après l’exposition de l’Atelier 2 à Villeneuve d’Ascq, je présente à Comines Belgique une installation d’objets en verre qui actualise ce genre avant tout pictural, et réfléchi sur notre rapport au temps et aux oeuvres du passé.
Pour la deuxième fois, je participe à la Biennale des Verriers de Carmaux du 4 au 6 septembre 2019.
C’est un grand honneur d’être invité à cette manifestation importante de la vie hyaline. C’est aussi un bon moment de convivialité artistique.
L’édition 2019 de la Biennale des Verriers s’inscrit sous le signe de la nouveauté et de la jeune création !
Parmi les 50 exposants de cette année, vous retrouverez :
Aurélie ABADIE & Samuel SAUQUES, Yoann AGOSTINHO, Rozenn ALAPETITE, François ARNAUD, Jonathan AUSSERESSE, Catherine BAILLY, Pauline BETIN, Roselyne BLANC-BESSIERE, Serge BOULAROT, Martine BRUGGEMAN, Catherine CAZES, Jean-Charles DOYEN, Valérie FANCHINI, Caroline FERRARA, Marion FILLANCQ, Pascaline FONTAINE, Laure FRADIN, Damien FRANCOIS, Sylvie FREYCENON, Alex FROHLICH, Mathieu GAUTHIER & Laura MITON, Jean GAZDAC, Matthieu GICQUEL, Romain GLORIEUX, Lise GONTHIER, Myriam HUBERT, Sklaerenn IMBEAUD, Corinne JOACHIM, KONIBÄU, Jean-Marie LE GOFF, Léocadie LEHAGRE, Jean-François LEMAIRE, Florence LEMOINE, PAscal LEMOINE, Jorge MATEUS, Wiga MIKULSKI, Satoshi OKAMOTO, Yuriko OKAMOTO, Jean-Claude OURDOUILLIE, Célia PASCAUD, Suzanne PHILIDET, Antoine RAULT, Julia ROBERT, Vanessa ROYANT, Didier SABA, Guilhem SAUDRAIS, Ingrid SOLE, Michi SUZUKI, TIPII, Sylvain ZANIBELLATO.
Musée / Centre d’art du Verre
Domaine de la Verrerie, situé aux portes de Carmaux, sur la commune de Blaye-les-Mines.
Coordonnées GPS : 44.046571, 2.138329 vendredi 4, samedi 5 et dimanche 6 octobre 2019.
10h à 19h tous les jours.
La Nature Morte a sa place aujourd’hui dans le champ des Arts Plastiques. Elle questionne notre rapport à l’objet naturel, manufacturé ou technologique. C’est aussi le lieu d’expérimentations plastiques pour ce faire, je présente une installation d’objets en verre qui actualise ce genre avant tout pictural.
Il m’aura fallu rapatrier le Cristal Romanesco exposé à Namur pour organiser autour de lui une nature morte contemporaine. c’est une Vanité en écho la peinture hollandaise du XVII ème siècle.
NATURE MORTE CONTEMPORAINE
Exposition visible du 2 octobre au 19 decembre 2019
Peut-être qu’après tant de temps, les chaufourniers de Chercq errent encore dans ce lieu chargé de leur passé et de leur labeur. Invisibles mais présents dans nos mémoires, ils déambulent sous les voûtes, hantent le vide des fours, plein, jadis, de calcaire en fusion. L’impressionnant espace du puits des four à ciment n’est pas vide. Il est aujourd’hui peuplé de corps, corps nus sans visage, réduits à l’essentiel. Les épaules, les poitrines, les torses se dégagent laborieusement de la terre, de la brique et des murs comme ils émergent dans notre mémoire. L’anonymat qui est le leur nous rappelle à l’humanité des travailleurs. La terre blanchit de chaux, comme le corps des hommes. C’est le Pays Blanc. .
Il n’est pas indifférent de savoir que ces terres sont cuites à haute température. Dans le choix de la céramique, toute une symbolique se révèle, en accord avec ma démarche artistique : Qu’il s’agisse de sculpture ou de peinture, comprendre les forces qui nous agissent, saisir de justesse ce qui soudain les suspens, le temps du souvenir, la blancheur de la mémoire, l’esprit de la matière.
S’il ne subsiste des fatigues qu’ils ont endurées que des vestiges, ces corps veulent nous interroger. Ils ne restent pas figés, ce qui les a usé, meurtri, continue d’agir en eux. Mais ils résistent, ils témoignent d’une vivacité d’autant plus tenace qu’elle est fragile.
Comme tous ceux de Céramique 24, je serai heureux de vous accueillir dès le samedi 12 octobre
Beaucoup de visiteurs durant ces deux fins de semaine d’octobre, aux fours à Chaux,
pour cette solitude qui, souvent, est passée inaperçue.
Après le Big-Biot en septembre dernier, voilà une autre première biennale du verre qui se crée sous l’égide du Musée du Verre à Charleroi. Plus proche de Lille, c’est l’occasion de présenter une nouvelle série de pièce issues de celle des « Phyllotaxies ». Un ensemble où la couleur intervient sous forme de coulées et de masses sirupeuses. Comme des sécrétions, comme de la sève, elles émanent des entailles, fissures et autres stigmates qui déstructurent la géométrie des blocs de verre.
Je serai présent sur place du vendredi au dimanche pour vous accueillir.
VILLE
DE CHARLEROI
Musée du Verre
Rue du Cazier, 80
B-6001 Marcinelle
Tél +32(0)496 599 214
Comme chaque année notre association Dare d’Art, présente le travail de quelques-uns de ses membres au Centre Européen de Conques (Aveyron).
Cette année, l’exposition qui se déroule habituellement en août, s’ouvrira le premier mai pour un mois.
Depuis 2010, une grande complicité lie Dare d’Art au Centre Européen, qui lui offre carte blanche tous les ans. L’exposition de Conques offre avec la présence d’artistes soucieux de médiation et d’échanges sur les techniques et leurs intentions artistiques, une belle opportunité de rencontrer des verriers et de partager leur passion pour le verre.
Verre soufflé, pâte de verre et fonte de verre, fusing, verre thermoformé, vitrail, travail à froid. Formés dans de grandes écoles du verre, des Beaux-Arts ou de design, initiés dans des ateliers prestigieux ou attirés par le verre au détour de parcours insolites, les créateurs de Dare d’Art ont en commun le sens de l’innovation, de l’exigence et se démarquent par leurs univers et leurs sensibilités personnelles. Ils seront présents par groupe de deux, chaque jour de l’exposition, durant tout le mois de mai 2019.
Un artiste verrier est présent, chaque jour de l’exposition, durant tout le mois mai.
Pour ma part je serai à Conques du vendredi 24 au lundi 27 mai pour vous présenter les oeuvres exposées.
les exposants de cette année
Jonathan Ausseresse
Isabelle Baeckeroot
Roselyne Blanc-Bessière
Serge Boularot
Muriel Chéné
Valérie Fanchini
Sylvie Freycenon
Matthieu Gicquel
Cyrille Morin
Jacques Pineau
Sylvain Zanibellato
Ouverture :
Tous les jours de 10h à 13h et de 14h 30 à 19h
Entrée libre et gratuite
Les pièces exposées sont disponibles à la vente.
Dans le cadre des Journées européennes des Métiers d’Art à Namur. Je participe comme élève de l’Academie des beaux arts de Tournai à L’exposition « Eclats du verre. Fragile » aux Bateliers/Musée des Arts décoratifs.
L’occasion de découvrir une impressionnante collection de verrerie et cristaux de Vonêche dans le décor de l’Hôtel de Groesbeeck - de Croix. Une scénographie sur mesure, révélant l’art de vivre de l’époque.
Ce parcours est enrichi d’œuvres contemporaines en verre des professeurs et élèves des Académies des Beaux-Arts de Braine-l’alleu, Namur et Tournai.
Exposition ouverte jusqu’au 06 / 10 / 2019
Les Bateliers/Musée des Arts décoratifs.
Hôtel de Groesbeeck - de Croix
3, Rue Joseph Saintraint, 5000 Namur BELGIQUE
tél : +32 81 24 87 20
du Mardi au Samedi de 10h à 18h
Dimanche de 13h à 18h
Entrée libre
Papier peint et feu de bois; confrontations étonnantes dans ces lieux historiques.
…Aujourd’hui, une autre matière a pris la place de la terre opaque dans les fours à haute température de Serge Boularot. Avec de nouvelles cuissons, l’artiste poursuit sa recherche dans la fusion du verre et du cristal et ce qu’il donne à voir c’est une nouvelle présence, pure transparence que le regard traverse avec stupéfaction sans en épuiser la profondeur…
C’est avec ces mots, précis, profonds, et d’autres encore (voir le texte complet sur mon travail ci-après), qu’Annie Gamet parle de mon travail de verrier. Annie est une amie de longue date et je savais son regard et son esprit attentifs à mon travail, mais je n’imaginais pas à quel point son analyse pouvait pénétrer si justement dans l’esprit de ma démarche.
Le choix de l’illustration de la couverture des deux éditions des traductions françaises des textes de Gianluca Virgilio : Résonances salentines et La vie nue, s’est à chaque fois porté sur la reproduction d’une de mes œuvres. Elle a pu y voir des correspondances ; celle entre les textes de Gianluca et mes sculptures, celle entre la terre enfumée et le cristal transparent. C’est une autre complicité, qu’elle en soit remerciée.
Ci dessous les couvertures des deux parutions.
Quelques information sur les livres en cliquant sur les liens ci-dessous
Vous pouvez vous les procurer en vous adressant directement à l’auteur,
gianlucavirgilio@libero.it
ou à moi-même :
contact@sergeboularot.fr
Serge Boularot
Opacité et Transparence
par Annie Gamet
La recherche d’une illustration pour la couverture du livre La vie nue, qui soit belle, chargée de sens et susceptible d’entraîner le lecteur dans l’univers de l’auteur, Gianluca Virgilio, crée l’occasion d’une nouvelle rencontre avec l’œuvre de Serge Boularot.
En effet, le choix de la sculpture Alter ego pour la couverture du livre Résonances Salentines, paru il y a quatre ans s’était déjà imposé comme une évidence. Je ne reviens pas sur le contenu du recueil, ni sur les circonstances de sa parution expliquées dans l’introduction du livre. Je dirai seulement que lorsque Walter et moi avions proposé à Gianluca de regarder les photos des dernières créations de Serge, représentations de corps ou morceaux de corps sculptés dans une terre durcie, noircie par la cuisson raku, l’écrivain avait d’emblée ressenti cette sorte d’affinité rare entre sa propre voix et celle d’un artiste pourtant très éloigné de lui par la géographie et par le moyen d’expression. La grande image d’homme debout fièrement dressé sur son socle à la géométrie froide et rigoureuse, comme sur une marche d’appui pour affronter le monde, lui résister, le dominer peut-être, ne rien lui céder, mais si fragile dans son émouvante nudité mutilée, invite à une profonde méditation sur le temps et la mémoire, dans l’intimité de la confidence. Elle enrichit notre perception de la statuaire gréco-romaine telle que les fouilles archéologiques nous l’ont transmise, figures humaines en morceaux, sans bras, sans visage et dont chaque vestige isolé, rendu à son unité essentielle, peuple d’autant plus intensément notre monde intérieur. Le Temps, ce grand Sculpteur, écrivait Marguerite Yourcenar, il est là à l’œuvre dans l’imaginaire de l’artiste qui parvient à nous le faire éprouver. Le contraste entre la matière lisse, solide, intacte, comme incorruptible qui compose la partie inférieure du corps et semble avoir traversé les siècles sans dommage, ou être prête à le faire encore, rend d’autant plus touchant le torse à la surface rongée, tourmentée, la peau écorchée, jusqu’à la blessure rouge qui creuse la poitrine, mon cœur mis à nu tel que le voulait Baudelaire abîmé dans la création poétique à la recherche de ses ténèbres intérieures, là où bat la vie, désirée, toujours mystérieuse même sous la carapace rompue.
Aujourd’hui, une autre matière a pris la place de la terre opaque dans les fours à haute température de Serge Boularot. Avec de nouvelles cuissons, l’artiste poursuit sa recherche dans la fusion du verre et du cristal et ce qu’il donne à voir c’est une nouvelle présence, pure transparence que le regard traverse avec stupéfaction sans en épuiser la profondeur. Et voilà que je retrouve, au-delà de la matière à laquelle se confrontent l’écrivain salentin et l’artiste lillois, l’un avec ses mots l’autre avec le verre, la même sorte de correspondances qu’il y a quatre ans entre les deux créateurs, comme s’ils avaient au cours du temps, cheminé parallèlement. Qui a eu la chance de parcourir l’un des espaces dédiés aux récentes expositions des pièces de verre de Serge n’a pu échapper à l’attirance qu’elles exercent sur le regard, forçant chacun à scruter leur troublante profondeur, contourner au gré des reflets leur volume mouvant, puis prendre à nouveau le recul nécessaire pour retrouver l’apaisante harmonie de l’ensemble. Ce n’est pas tant la technique qui interroge, encore que la mystérieuse alchimie accomplie par la puissance du feu compte sans aucun doute dans la perception immédiate de la pureté des blocs de verre. La régularité des formes, l’espace intérieur qu’elles délimitent, à la fois légèreté de l’air, fluidité de l’eau, éclat de la lumière souligné par la brillance de quelques fibrilles ou le scintillement de poussière en suspension, subtil révélateur d’un monde végétal dont la vie se fige dans une totale intemporalité, tout cela laisse entrevoir l’image poétique d’un absolu enfin libéré de l’utile, du décoratif, de l’anecdotique. Au moment du choix, même réduites aux deux dimensions de laphotographie, l’austérité de Recomposition, sa perfection formelle, la rigueur de l’orthogonalité alliée à la merveilleuse et complexe phyllotaxie du chou romanesco se sont naturellement imposées pour illustrer La vie nue, troisième livre en français de Gianluca Virgilio.
Dans l’œuvre de Serge Boularot, le passage de l’opacité de la céramique à la transparence de la pâte de verre, ne constitue pas une rupture mais une continuité. C’est toujours la même tension vers l’essentiel indéfinissable, insaisissable. Le feu agit sur la matière comme une purification que l’artiste cherche à mener jusqu’au point ultime pour n’en retenir que l’esprit. Hier les formes noires de la sculpture raku semblaient avoir absorbé les riches couleurs que l’artiste fait magnifiquement vibrer dans son œuvre peint, aujourd’hui la transparence lumineuse de la pâte de verre les accueille toutes. Pour Serge Boularot c’est toujours vers plus de simplicité qu’il faut tendre, plus d’authenticité et de dénuement, dans une quête d’idéal de pure beauté de la forme, la seule vérité, reflet particulier de « la vie nue ».