janvier 2010

21 janvier
2010

Actualités

Dans le Corps de la Matière à La Plus Petite Galerie du Monde



Cliquez dans la barre de contrôle pour voir la vidéo de l'exposition


21 janvier
2010

Actualités

Pour une sémiologie de la matière

La Plus Petite Galerie du Monde (ou presque) 69, rue des arts à Roubaix, accueille mon travail récent depuis le dimanche 17 janvier 2010
L'exposition sera visible, encore et plus sereinement, les samedis 23 et 30 janvier 2010 de 15 à 18h30 et sur rendez-vous au 03 20 13 16 52


L’animation musicale a été assurée par Didier DEMARCQ, accordéon.
L’invité de l’invité* : Gianni CAPPELLETTI, présente des peinture et des tirages numériques




Dans la métropole Lilloise, la Plus Petite Galerie du Monde est un lieu privilégié, presque une institution où la création plastique de notre région a trouvé sa place. Son nom correspond à la volonté de Luc Hossepied, le créateur du lieu, de montrer simplement dans sa fenêtre, les œuvres de ses contemporains. Depuis quelques années pourtant un espace bien plus grand s’ouvre derrière la maison et l’artiste invité peut développer dans les 200 m2 d’un ancien atelier un plus ample travail.
Ce lieu est chargé du passé et du labeur attachés à l’histoire de la ville de Roubaix, y poser mes œuvres (je n’oserais pas dire pour ce lieu, mes travaux) est un enjeu : Confronter deux humanités fictives, celle de nos mémoires, celle que je construis peu à peu.

Depuis quelques années déjà, je représente des corps. Mon travail est donc figuratif, mais il se veut surtout plastique. Les matériaux que je travaille en sont les fondamentaux. Comme j'enseigne l’expression plastique à l’ E.S.A.A.T. de Roubaix et que j'aime les musées, nombreux sont les maîtres qui m'ont impressionné, les styles et les pratiques artistiques que j’ai observées et analysées dans le cadre de mon enseignement. Ce contact avec les œuvres du passé et celles de mes contemporains m'a incité à développer dans mes recherches personnelles l'expression du matériau. Ce n’est pas un style que je recherche, pas même un concept, je veux avant tout laisser parler la matière.

Le projet pour la Plus Petite Galerie du Monde s’organise par un passage du blanc vers le noir. Porteur d’un symbolisme latent, il met en scène trois matériaux ; la toile, la terre et le papier. La toile comme une référence à la tradition de la peinture et à la représentation picturale. La terre pour son éloquence naturelle, sa plasticité, sa capacité à recevoir l’empreinte de nos mains, de nos corps, de nos pulsions. Le papier, un vieux complice. Il est le confident de toutes les idées, de tous les moments, de tous les voyages. Il n’est pas bégueule. Simple et quotidien, il se prête à toutes les mises en formes.
L’exposition développe l’idée que le matériau de l’œuvre est le moyen de l’expression. Les corps en s’y incarnant y puisent leur identité ; les mêmes pulsions animent le corps et le matériau qui le représente ou le constitue. Son choix détermine des gestes et des formes spécifiques qui donneront à l’homme figuré sa présence et son intensité.



Papier et céramiques sont les matériaux privilégiés de cette exposition. Le premier, support de peintures crayons et mines diverses, est également le principal constituant d’une série de sculptures. Par une sorte d’hypallage à l’envers, le papier froissé, déchiré, chiffonné, plié, parle de nos états d’âme.
Vous avez dit : «hypallage» ? Es-ce que j’ai une tête d’hypallage ? Bien sûr et même une tête d’hypallage inversée car ce n’est plus, comme dans la figure de rhétorique, l’homme qui donne ses qualités à l’objet mais, ici, le papier froissé ou déchiré qui donne sa fragilité à l’humain.
Pour la céramique, en opposition à la sculpture ou au modelage traditionnel, c’est la nécessité technique qui, en obligeant à préserver un vide intérieur, amène à envisager un rapport entre l'intériorité et l'extérieur de la pièce. C’est un rapport de forces qui s’établit. Il devient le moyen d’exprimer les tensions entre l’intimité et la fragilité extérieure de la figure.



Il y a à la Plus Petite Galerie du Monde, du blanc et du noir, de la terre endurcie et du papier fragile, de l’enfoui et des suspensions. Ce sont des réalités physiques. Les mythes fondamentaux de notre culture comme les événements de notre quotidien peuvent s'inclure dans cette sémantique. Le sens est dans notre attente, dans notre besoin de savoir. Quand la matière s’amenuise, quand la figure se fragmente, le sens se détermine par notre vécu sans jamais devenir univoque. Le travail est modeste. Il n’impose rien. il est aussi ambitieux car il veut tout révéler.
Mon propos est une sémiologie des matières qui matérialiserait nos sentiments.

L'installation de la PPGM dit la fragilité humaine. cette exposition est devenue un hommage à ma Mère qui vient de décéder. Il y a pour conclure l'installation, comme dans le tableau Le Paradis de Thierry Bouts du musée des Beaux Arts de Lille, une ascension de formes vers la lumière, puisse-t-elle être le reflet de son repos.

Serge Boularot 2010




POUR REVENIR AU SITE CLIQUEZ DANS LA PETITE BARRE TOUT EN HAUT DE CETTE PAGE OU CLIQUEZ ICI

Merci de votre visite et de vos éventuels commentaires, à bientôt, Serge Boularot